Margaux Toinet, 26 ans, master 2, management international à l'Institut Paul Bocuse : "La réussite du stage repose sur nous."

13/08/2013 17:31

Les stages deviennent de plus en plus déterminants dans la recherche d'un emploi. Sur un marché du travail tendu, les recruteurs apprécient ces expériences professionnelles qui leur permettent d'évaluer une personnalité et un comportement. Elles sont également le signe que le candidat est déjà acclimaté au monde de l'entreprise et plus opérationnel. Mieux, les stages de fin d'études débouchent très souvent sur un CDI. Les écoles ne s'y trompent pas et sont nombreuses à leur faire une place de choix dans leurs cursus. "Il y a deux ans, nous avons repensé l'organisation de nos stages en entreprise et encore renforcé l'accompagnement de nos étudiants", précise Simone Bischoff, chargée des relations avec les entreprises au sein de l'Institut Paul Bocuse.

Ainsi le master management international sur trois ans de l'école d'Ecully comprend deux stages, le premier de quatre mois et le dernier de six mois. Les étudiants sont orientés et conseillés par l'équipe pédagogique. Un séminaire d'une semaine les prépare à intégrer l'entreprise et des bilans réguliers sont organisés. La même attention est portée à ces immersions professionnelles au Centre de formation d'Alain Ducasse. Que ce soit dans le cadre d'une reconversion pour appréhender la réalité du travail en cuisine ou d'une formation continue, les stages constituent une étape clé.

Certains modules intègrent trois mois de stage sur les six mois du programme. "L'étudiant y fait une expérience de salarié comme les autres. L'objectif est autant de renforcer sa technique que de mieux comprendre le fonctionnement d'un restaurant", affirme Philippe Gollino, chef exécutif de Centre de formation d'Alain Ducasse. Là aussi, les stagiaires ne sont pas livrés à eux-mêmes et peuvent compter sur les équipes du centre de formation pour les guider. Car pour réussir son stage, il faut savoir le choisir, adopter l'attitude juste sur le terrain et apprendre à valoriser cette expérience. Ces écoles accompagnent leurs étudiants et nous livrent quelques clés.

 

Quel est l'objectif de mon stage ?

On ne choisit pas un stage par hasard. Il est essentiel qu'il serve votre projet professionnel. Et dans cette réflexion, il faut se méfier des idées reçues. On rêve par exemple de faire une expérience dans un grand restaurant. Si c'est pour améliorer sa technique, c'est un mauvais choix car dans ce type d'établissement haut de gamme, un stagiaire ne cuisinera pas beaucoup. Si, en revanche, cette expérience nourrit un projet de création d'entreprise ou de carrière dans l'univers du luxe, c'est un bon choix. De la même manière, vous pouvez décider de faire votre stage dans un autre métier que celui de commercial que vous visez afin de mieux connaître l'environnement opérationnel d'un hôtel ou d'un restaurant. Ce qui prime c'est la cohérence de votre choix en fonction de votre objectif professionnel.

Voici des questions abordées dans les écoles pour aider les étudiants à choisir le stage qui leur convient : Qu'est-ce que j'attends de ce stage ? Pourquoi cette entreprise m'intéresse ? Qu'ai-je besoin d'améliorer ? Est-ce ma technique ou ma connaissance de l'entreprise, de son organisation et de son fonctionnement ? Ai-je besoin d'acquérir de la confiance ? Est-ce pour connaître un marché dans lequel j'aimerais travailler comme le luxe ou la restauration rapide ? Est-ce pour découvrir d'autres métiers et ainsi préciser mon projet professionnel ? Est-ce que je vise une grande entreprise ou serai-je plus à l'aise et plus autonome dans une PME ? Et n'oubliez pas de tenir compte de votre personnalité.

 

Comment me comporter au cours du stage ?

Pour profiter au mieux des enseignements d'un stage, mieux vaut se préparer. En effet, les étudiants sont encore ignorants des règles de l'entreprise et il est important d'adopter l'attitude juste. Renseignez-vous sur l'entreprise, vérifiez que vous avez bien le nom du responsable ou de votre référent et pensez à un petit pitch pour vous présenter le jour de votre arrivée. Faites une liste de ce que vous désirez apprendre ou améliorer et prévoyez de faire votre auto-évaluation régulièrement pour, le cas échéant, progresser au cours du stage. Ensuite, sur le terrain, restez humble, rigoureux, curieux, à l'écoute et prêt à vous impliquer. L'étudiant est basculé de l'univers sécurisant de l'école à la réalité économique de l'entreprise. Il doit apprendre à être autonome et à s'intégrer à une équipe à son rythme. Les équipes pédagogiques insistent beaucoup sur l'importance de la communication. Le stagiaire ne doit pas hésiter à se manifester auprès de son maître de stage ou de l'école. Il n'est pas souhaitable de rester dans son coin. En cas de problème ou pour progresser dans ses missions, le stagiaire doit s'exprimer en choisissant un moment calme.

 

Comment le valoriser ?

Pour faire la différence en entretien de recrutement, rien de tel que les stages pour illustrer votre savoir être et votre savoir-faire. Pour cela, vous devez faire un bilan de ce que vous avez appris sur la vie des entreprises et sur votre projet professionnel. "Un bon stage est un stage au cours duquel l'étudiant a compris ce que l'on attendait de lui et a été capable d'y répondre", déclare Anne Laure Meyer, responsable du pôle Hôtellerie & Tourisme au sein du cabinet de recrutement Michael Page. La cohérence de vos stages avec vos objectifs professionnels est un point clé pour le recruteur. Il faut pouvoir expliquer vos choix et vos motivations. Enfin, n'oubliez pas de rester en contact avec les personnes qui vous ont accueilli et aidé pendant le stage. C'est un très bon début pour développer votre réseau.

Valérie Meursault

 

Parole de stagiaire
Margaux Toinet, 26 ans, master 2, management international à l'Institut Paul Bocuse : "La réussite du stage repose sur nous."

Margaux Toinet sait tirer le meilleur parti de ses stages. À chacun d'eux, son projet professionnel s'est précisé, ses compétences se sont renforcées et sa connaissance du fonctionnement d'une entreprise s'est affinée. Et, surtout, ces expériences sur le terrain ont préparé la jeune femme à entrer sereinement dans la vie active. C'est grâce à son premier stage, réalisé à la fin de ses études dans une école de commerce généraliste, qu'elle découvre et adopte l'univers culinaire. "Mon stage à Shanghai auprès de l'association internationale les Disciples d'Escoffier a été une expérience très positive. Le monde de la cuisine est un monde de passion et d'exigence où l'on apprend beaucoup. Ma mission consistait à organiser une soirée événementielle. J'ai pu ainsi développer mon goût et mon aptitude pour les métiers de la communication. Après cette expérience, j'ai donc décidé de suivre le cursus de management international de l'Institut Paul Bocuse", précise la jeune femme. La volonté affichée de l'école d'Ecully d'immerger ses étudiants dans le monde professionnel passe notamment par deux stages intégrés dans le parcours des étudiants en master management international. Pour son premier stage, Margaux a choisi l'hôtel Mandarin Oriental à Paris au département des ventes. Avec en tête, l'idée de se frotter à l'univers du luxe et de mieux connaître ses techniques commerciales. L'étudiante profite des moyens mis en place par l'établissement pour s'aventurer dans d'autres services, découvrir d'autres métiers et se créer un réseau. Elle fait preuve d'initiatives. "Il faut parfois mettre la main à la patte. La réussite du stage dépend aussi de nous sur un modèle gagnant-gagnant." Son prochain stage, le dernier, se fera chez Potel et Chabot. Un choix stratégique dont dépendra sans doute son prochain poste en CDI. "On pense davantage à notre futur emploi et on s'y prépare."

 

 

Précédent

Rechercher

© 2013 Tous droits réservés.